Intervention de Jean-Jacques Colombi

Réunion du 9 mai 2016 à 14h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Jean-Jacques Colombi, chef de la division des relations internationales à la direction centrale de la police judiciaire, DCPJ :

Je suis trop vieux pour voir un jour cette évolution se concrétiser, mais je pense que c'est le sens de l'histoire.

Lorsque j'ai commencé ma carrière à l'international il y a près de quarante ans, personne n'imaginait que nous pourrions confier nos données à un organisme international. Europol est un outil, un outil qui nous appartient. Cette agence a la possibilité de mener des actions que nous ne sommes pas en mesure d'effectuer parce qu'elle dispose de moyens que nous n'avons pas. Elle est par exemple la seule organisation en charge de police criminelle capable d'analyser du big data – je ne parle pas des services de renseignement.

Je suis certain qu'un parquet européen remplissant des fonctions de coordination verra le jour. Sans doute des personnels d'Europol participeront-ils à des enquêtes sur les sols nationaux au-delà du simple envoi d'analystes. Mais vous avez raison de souligner que ce sera un processus long parce que les capacités en matière de police criminelle dans les différents États membres ne sont pas les mêmes pour des raisons historiques : tous n'ont pas l'expérience du terrorisme. Il sera difficile dans un délai bref de voir le parquet de Paris se défaire de sa compétence au profit d'un parquet supranational qui aurait à sa tête un responsable venant d'un pays ayant eu la chance de ne pas avoir été touché au cours du siècle dernier.

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