Intervention de François Lamy

Réunion du 9 mai 2016 à 14h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Lamy :

Sur Sentinelle, je vais vous présenter les choses de manière différente. S'il y avait eu 10 000 à 12 000 gendarmes et policiers supplémentaires après les attentats du mois de janvier, je pense qu'il n'y aurait pas eu d'opération Sentinelle. D'ailleurs, le Président de la République et le ministre ont bien présenté les choses de cette manière : l'armée est venue compléter les effectifs de police et de gendarmerie, pour protéger les lieux de culte et d'autres sites publics.

Vous avez parlé des contraintes auxquelles vous avez dû faire face suite à cette opération Sentinelle, et j'ai travaillé sur le sujet dans le cadre du rapport budgétaire sur l'armée de terre. Nous constatons que près des deux tiers des sessions de formation ont été annulées l'année dernière. Les cadres que nous avons rencontrés nous ont expliqué que si la situation perdurait, l'armée ne serait bientôt plus capable que de garder des lieux de culte. En outre, l'opération Sentinelle n'a pas empêché les attentats du 13 novembre. Étant donné que l'intensité de la menace va durer, je m'inquiète du rapport que la nation va entretenir avec ses armées, sans même parler de l'efficacité du dispositif. Au bout d'un moment, tout le monde se demande ce que font ces soldats dans les rues alors que des attentats continuent à se produire. Dans le même temps, l'armée souffre de perte de compétences en raison de cette opération. Ne pensez-vous pas qu'il serait temps de diminuer fortement le nombre de soldats impliqués dans l'opération Sentinelle, afin que l'armée puisse retrouver une respiration ?

Ma deuxième question est très liée à la première. Pensez-vous que nos armées seraient capables d'intervenir sur un nouveau théâtre, que ce soit par le biais d'un engagement avec d'autres forces militaires terrestres ou d'une opération aérienne de même nature que celle qui est menée au Levant ?

Ma troisième question porte sur la nature du renseignement dont nous disposons en Syrie et en Irak. Je suppose que la direction du renseignement militaire (DRM) travaille pour préparer les frappes. Travaille-t-elle uniquement à la préparation de ces frappes ou a-t-elle des échanges avec d'autres services de renseignement sur les combattants eux-mêmes ? Je vous pose la question parce que, deux jours après les attentats, les Français impliqués étaient identifiés, on était capable de dire qui était le commanditaire, etc. Nos armées participent-elles à la recherche de renseignements sur ces individus ?

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