Intervention de Général Pierre de Villiers

Réunion du 9 mai 2016 à 14h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Général Pierre de Villiers, chef d'état-major des armées :

Combien de Français ont été tués par nos frappes ? Nous ne faisons pas de décompte lors de frappes aériennes ou de combats au sol, même si nos écoutes font parfois état de francophones tués. Je n'ai aucun chiffre à vous donner. Nous avons quelques certitudes sur le fait que tel ou tel combattant étranger a été tué. Nous frappons le plus possible les groupes qui, d'après les renseignements dont nous disposons, sont le plus susceptibles de venir faire des attaques en France.

Les militaires de l'opération Sentinelle pourraient-ils agir en primo-intervenants en cas d'attaque terroriste ? Je connais la thématique de la non-assistance à personne en danger. Prenons un exemple : lors de la prise d'otage au Radisson de Bamako, je n'ai pas fait intervenir les soldats qui étaient à proximité de l'hôtel car ce n'était pas leur métier et que le remède aurait pu être pire que le mal. En revanche, depuis le commandement des opérations spéciales (COS) basé au Nord-Mali, nous avons fait venir des soldats spécialisés qui sont intervenus et ont procédé à la libération d'otages, en soutien des forces maliennes.

Il est extrêmement complexe d'entrer dans un lieu sans avoir un minimum de renseignements, et les soldats de l'opération Sentinelle ne sont pas entraînés pour ce faire. Nous ne pourrions prendre ce genre de décision qu'en ultime recours.

J'ai la chance de pouvoir suivre l'entraînement des forces spécialisées qui sont capables de libérer des personnes retenues en otage dans des lieux confinés. Je recommande tout de même la plus grande prudence en ce qui concerne de telles interventions. De plus, lorsque nous sommes primo-intervenants, nous sommes aux ordres des autorités préfectorales et de la sécurité intérieure qui nous confient généralement des missions correspondant à nos savoir-faire. Enfin, M. Cazeneuve a présenté le système mis en place depuis les attentats : tout le dispositif a été modifié pour qu'il y ait des possibilités de réaction à proximité de n'importe quel lieu.

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