Intervention de Gilles Savary

Réunion du 21 juillet 2015 à 15h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Savary :

J'ai connu les deux directives qui n'ont pas abouti, en particulier sous la pression des dockers d'Anvers. Je suis perplexe car les ports français souffrent parfois d'un corporatisme excessif – en particulier Marseille qui n'a pas pu être associé à la seule autoroute de la mer qui fonctionne entre Gênes et Barcelone – qui font ainsi du « muscle », alors même que nous avons une des plus longue façades maritimes d'Europe. Il en est de même du Havre qui a du mal à s'affirmer par rapport à Anvers, Rotterdam ou même Hambourg. Nous sommes loin derrière. Je ne suis pas pour un immobilisme total et je note que « les abeilles » qui font l'admiration du monde entier en sortant par toutes les conditions appartiennent à une société privée qui gère un service public. Je me suis opposé à cette affaire car je me suis rendu compte que l'on substituait des monopoles privés à des monopoles publics, en particulier en Angleterre où des ports sont gérés par des sociétés chinoises qui sont insusceptibles d'être des grands libéraux. Je raisonnerai plutôt en termes stratégiques en disant qu'il faut garder la main sur nos ports plutôt que de les laisser partir.

J'ai une idée assez simple : tout ce qui suppose une connaissance maritime parfaite du site – le pilotage, le matelotage – ne doit pas être libéralisé, tout ce qui ne le nécessite pas pourrait l'être. Le gouvernement de Lionel Jospin a d'ailleurs bougé sur la manutention avec la réforme Le Drian qui est celle qui a sans doute la plus dynamisé le secteur portuaire, par exemple pour le port de Dunkerque, qui a réussi également à préserver le statut des dockers. Je vais suivre les conclusions de la rapporteure tout en rappelant que nous avons beaucoup souffert du corporatisme

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