Intervention de Noël Mamère

Réunion du 6 novembre 2013 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNoël Mamère, co-rapporteur :

Et ethniques. Oui, bien sûr. Mais n'oublions pas Ken Saro-Wiwa, l'un des leaders de l'opposition démocratique au Nigeria, qui luttait notamment contre certaines formes d'exploitation du pétrole, et qui a été assassiné en 1995. Je vous invite à lire l'ouvrage de sa fille, Transwonderland.

Le Nigeria est une métaphore de l'Afrique. Son potentiel de richesse est considérable, mais il y a encore beaucoup de corruption et d'inégalités, et en même temps, aussi, des gens très compétents. Lisez aussi la récente interview de la ministre des finances du Nigeria dans Le Monde.

Ce que nous avons essayé de démontrer, c'est qu'il n'y a pas de fatalité à ce que la France soit absente de ce continent et de cette partie du continent. Il suffit de mettre en place un certain nombre d'outils, je pense en particulier à la nomination d'un secrétaire d'État ou d'une personnalité, d'un exécutif, dédié spécifiquement à ces pays. Pour répondre à Paul Giacobbi, il ne faut bien sur jamais oublier que l'Inde est extrêmement présente sur toute la côte est, sur l'Océan Indien, de par sa tradition. Mais il n'y a pas que l'Inde qui procède à l'accaparement des terres mais aussi l'Indonésie, avec l'huile de palme.

Pour répondre à la question sur l'AFD, il n'est pas question pour l'AFD de remettre en cause son aide aux pays émergents mais de revoir une partie de sa politique en direction notamment des pays les moins avancés et des pays qu'on appelle « prioritaires ». Comme vous le savez, nous n'avons pas du tout la même manière de participer à l'aide au développement que la Grande-Bretagne puisque nous le faisons sous forme de prêts alors que les Britanniques le font sous forme de dons. Cela implique des grosses différences, ce qui ne veut pas dire pour autant que la Grande-Bretagne soit plus efficace dans son aide. Nous avons aujourd'hui à la tête de cette agence deux femmes de grande valeur et compétentes : Mme Paugam, qui a beaucoup travaillé avec Jean-Michel Severino, et Mme Tubiana, qui connaît extrêmement bien ses dossiers.

C'est vrai que la France, vous l'avez dit, s'est complétement désintéressée de l'Afrique et notamment le secteur bancaire, très peu présent. Dans les années 1980-90, ce secteur s'est tourné principalement sur l'Amérique latine. On paie aujourd'hui ce retard, cette absence très fortement. Sur la formation professionnelle, le MEDEF que nous avons auditionné est très demandeur de cela. C‘est un outil qui n'est pas très couteux mais qui est absolument utile à notre façon de contribuer au développer de ces pays. Sur la question qui a été posée du niveau de la dette publique des émergents, il est difficile de répondre puisque l'Afrique du Sud, par exemple, ne demande pas d'aide d'États : cela ne se passe qu'avec des privés.

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