Intervention de Arnaud Leroy

Réunion du 29 septembre 2015 à 16h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArnaud Leroy, co-rapporteur :

Après la perte de la présidence du GIEC, l'Inde est un des grands brûlés des négociations climatiques.

Au-delà du positionnement politique du gouvernement indien, il faut avoir conscience du fait qu'on est face à un Premier ministre qui a une vraie appétence pour le sujet. L'Inde est volontariste – elle a ainsi mis en place une taxe carbone sur le charbon –, mais compte tenu de l'ampleur de ses besoins en énergie, tout discours du type « il faut en finir avec le charbon » est inaudible. Cependant, gardons bien en tête que l'Inde est capable de mettre en place une taxe carbone et un programme solaire majeur.

Une des principales causes de mortalité en Inde résulte des fumées provenant des réchauds domestiques. Il faut que l'Inde puisse y remédier.

New Delhi est plus pollué que Pékin. Les enjeux sont donc lourds. En réponse, les tuk-tuks de New Delhi sont passés au gaz, ce qui a permis de réduire de 15 % les émissions de gaz à effet de serre, et, plus généralement, une politique de construction de villes nouvelles est mise en oeuvre, afin de désengorger des villes où, en réalité, il est très difficile de développer des moyens de transport en commun comme le métro. Il par ailleurs existe une mafia du charbon qui dégrade les forêts et les sols.

Nos interlocuteurs ont insisté sur le fait que l'Inde n'a pas fait le choix d'un développement à la chinoise, ce qui pourra entraîner un développement plus lent.

S'agissant des transferts de technologies, il existe une volonté réelle de l'Inde en la matière. On doit s'interroger sur les modalités de fonctionnement du Fonds vert et sur la manière de mieux organiser les transferts de technologies.

L'Union européenne a un mandat exclusif sur les négociations climatiques. Or, quand on a demandé à nos interlocuteurs quelles étaient les relations qu'ils entretenaient avec l'Union européenne, ils nous ont répondu qu'elles étaient inexistantes. Les Indiens ne veulent pas d'un accord commercial bilatéral, auquel poussent les Allemands pour vendre leurs voitures. Toutes les actions positives qui peuvent être menées par l'Union sont obérées par cette question de l'accord commercial. Il faut que les actions soient mieux articulées.

Les échanges que nous avons eus avec le patronat indien nous ont montré quel pouvait être son volontarisme dans certains secteurs.

Je partage l'avis de l'ancien ministre Jaimar Ramesh qui pense que la convention qui sera signée par les États générera de la frustration parmi les ONG.

L'Inde veut un accord à Paris. On sent que le pays est conscient de l'enjeu et du danger de ne rien faire.

Au total, je suis optimiste pour la conférence de Paris. Il ne faut pas se démobiliser. Le vrai enjeu portera sur le mécanisme qui sera mis en place pour rattraper l'objectif de deux degrés.

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