Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 17 septembre 2014 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

Je remerciele ministre des affaires étrangères de sa présence pour une audition consacrée à l'actualité internationale. Nous sommes convenus qu'il traiterait principalement de l'Irak, de l'Ukraine et de l'inquiétante épidémie de maladie à virus Ebola.

S'agissant de l'Irak, nous avons tous été frappés par la gravité particulière de vos propos, monsieur le ministre, et lors de votre dernière audition par notre commission, le 20 août, et en séance publique. Cette organisation terroriste transnationale qu'il est désormais convenu d'appeler par son acronyme arabe, Daech, afin de ne pas accréditer son projet d'État islamique, fait peser un danger mortel, et ô combien cruel, en Irak et dans l'ensemble de la région mais aussi, potentiellement, en Europe. Vous avez puissamment contribué à la prise de conscience et à la mobilisation au plan international. La France a été aux avant-postes de la lutte qui s'est engagée contre Daech et elle continue de se tenir à la pointe de l'initiative. Le Président de la République s'est rendu en Irak vendredi dernier ; puis la France a organisé, lundi dernier, une importante conférence internationale sur la paix et la sécurité en Irak, que le Président de la République a ouverte avec le président irakien, M. Fouad Massoum.

Quel bilan faites-vous de cette conférence de Paris, monsieur le ministre ? Dans quel climat les échanges se sont-ils déroulés ? Quels engagements ont été pris ? À deux jours de la réunion qui doit se tenir au Conseil de sécurité des Nations Unies, à la demande des États-Unis, sur la situation en Irak, quelle appréciation portez-vous sur la mobilisation internationale et sur son organisation ? Pourriez-vous préciser la contribution de la France ?

Nous avons noté que l'Iran n'avait pas participé à la conférence de Paris, et de hauts dirigeants iraniens auraient tenu des propos critiques à l'égard de la coalition internationale. Pensez-vous que les conditions d'une relation plus constructive avec l'Iran dans le dossier irakien et dans la lutte contre Daech pourraient être bientôt réunies ? Du point de vue de la France, quelles seraient ces conditions ?

Vous évoquerez certainement l'imbrication de la crise en Syrie et de la crise en Irak. La situation est très différente dans les deux pays, à la fois sur le terrain et au regard du droit international, mais Daech est présent des deux côtés de la frontière et le président Obama a déclaré ne pas exclure des frappes en Syrie. Pouvez-vous préciser la position de la France, dont nous avons noté qu'elle est beaucoup plus prudente ?

Nous attendons aussi de vous, monsieur le ministre, un point sur la situation en Ukraine. Ce conflit a déjà causé plus de 3 000 morts et le déplacement de plusieurs centaines de milliers de personnes. Le cessez-le-feu en oeuvre depuis dix jours seulement est apparemment l'objet de violations croissantes. Dans le même temps, le parlement ukrainien, la Rada, débat des lois sur l'amnistie et l'autonomie des régions orientales qui constituent le volet politique de l'accord conclu à Minsk entre Russes et Ukrainiens.

Les derniers jours ont aussi été marqués par la ratification de l'accord d'association entre l'Union européenne et l'Ukraine par le Parlement européen et la Rada, mais l'annonce tardive du report à fin 2015 de l'entrée en vigueur de son volet économique suscite des interrogations. S'agit-il d'une concession à la Russie ? S'agit-il d'une aide de l'Union européenne à l'Ukraine, puisque celle-ci continuera dans l'intervalle à bénéficier de tarifs douaniers réduits sur ses exportations en Europe sans devoir abaisser ou supprimer ses propres tarifs comme le prévoit l'accord d'association? Pourriez-vous faire le point sur les négociations engagées entre l'Union européenne, l'Ukraine et la Russie sur les questions économiques et énergétiques, dont le prix du gaz, sujet déterminant ?

Enfin, monsieur le ministre, vous nous parlerez de la maladie à virus Ebola qui frappe l'Afrique de l'ouest depuis plusieurs mois. Le bilan de l'épidémie est déjà très élevé et les risques de propagation de la contagion sont très inquiétants ; les conséquences seront très graves sur les plans sanitaire, économique et social. La Sierra Leone, le Liberia et la Guinée sont les trois pays les plus durement touchés ; d'autres, tels le Nigeria et le Sénégal, le sont dans une moindre mesure. Des voix s'élèvent qui appellent la communauté internationale à se mobiliser contre ce qui est déjà une tragédie. Les institutions internationales - la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, l'Union européenne - débloquent des moyens importants sous l'égide de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'action des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France est en pointe dans les trois pays les plus touchés. Comment la France compte-t-elle se mobilier et mobiliser ses partenaires ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion