L'ANOCR compte 8 500 adhérents issus des différents corps d'armée, terre, air, mer, gendarmerie, direction et services du ministère de la Défense.
En ce qui concerne la présence des retraités dans la communauté militaire, de deux choses l'une : ou bien la fonction militaire est spécifique, auquel cas la concertation avec retraités militaires doit se faire dans le même cadre qu'avec leurs camarades d'active, ou bien l'on considère qu'il faut banaliser cette fonction militaire, et il serait alors effectivement envisageable de dissocier les deux. Or j'ai cru comprendre qu'il était toujours à l'ordre du jour de considérer que la condition militaire est spécifique.
L'ANOCR, pas plus que les autres associations, n'est hostile aux arrêts de la CEDH. C'est une évolution inéluctable. Les représentants des ressources humaines du ministère nous ont d'ailleurs indiqué qu'il ne fallait pas trop se focaliser sur la Cour, sachant que les statuts militaires ne sont peut-être pas en parfaite cohérence avec notre propre Constitution, notamment le préambule de 1946.
Mon expérience au CSFM n'indique pas que les membres d'active du Conseil en veulent aux retraités ; ils sont au contraire plutôt contents de nous voir. D'autant plus que cette charge nécessite un certain investissement et que nous avons plus de temps libre.
Les propos du conseiller d'État Bernard Pêcheur m'ont fait sourire. Il faudrait, selon lui, sortir les retraités du dispositif parce que l'institution n'a aucune prise sur eux. Je n'ai pas le sentiment que, pendant les plus de cinquante ans d'existence du CSFM, les retraités se soient comportés comme de dangereux révolutionnaires. En outre, cette réflexion est discourtoise vis-à-vis de nos camarades d'active eux-mêmes, à qui l'on dit, en somme, qu'un droit supplémentaire leur est accordé mais qu'ils sont priés de ne pas l'utiliser.
Le vote d'un dispositif d'APNM ne sera que la première pierre de l'édifice : le véritable défi sera celui de l'adhésion à ces APNM, et les bruits que j'entends, que ce soit dans les sphères de direction du ministère, parmi les parlementaires ou les militaires eux-mêmes, c'est que ce n'est pas gagné. Dans son rapport, M. Pêcheur souligne que le concours de nos associations d'anciens serait bienvenu pour aider à la montée en puissance des APNM.
Il ne faut pas opposer le CPRM et le CSFM. Le premier est plutôt l'équivalent d'un CFM d'armée ou d'une direction. Il existe aujourd'hui sept CFM d'armée, et il y en aura peut-être bientôt neuf, pour prendre en compte les ressortissants du service du commissariat des armées et du service d'infrastructures de la défense. Le CPRM ne serait-il pas le huitième CFM, correspondant au monde des retraités ?
Les retraités sont au moins deux fois plus nombreux que les militaires d'active. Ce serait dommage de se priver de cette ressource à la fois compétente et disponible.