Intervention de Martine Pinville

Réunion du 8 novembre 2012 à 11h00
Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Pinville, rapporteure :

Mes chers collègues, je voudrais d'abord vous convaincre de l'importance de ce sujet. Alors qu'il nous semblait au départ bien circonscrit, Gérard Gaudron et moi-même nous sommes progressivement aperçus qu'il obligeait à aborder toutes les questions relatives à la santé de notre jeunesse : par exemple la prévention et le traitement des addictions ou encore des troubles du comportement. Il est donc de notre devoir et de notre intérêt à tous de le traiter sérieusement, même si la tâche n'est pas si aisée, en raison de la nature interministérielle de la matière.

Dans notre rapport initial, nous avons constaté une crise profonde de la médecine scolaire, la faiblesse des effectifs empêchant de suivre la santé des enfants comme il conviendrait. Nous avons donc préconisé des mesures d'urgence en faveur de ces professionnels et, au-delà, appelé à arrêter des orientations plus claires pour la politique de santé à l'école. Le présent rapport vise à rendre compte des mesures d'urgence prises, mais il évoque également les évolutions législatives possibles. La concertation sur la refondation de l'école de la République a certes été l'occasion d'aborder ce thème de la santé scolaire, notamment à propos de l'accueil du handicap à l'école, mais on ne saurait trop insister sur la nécessité d'un suivi et, comme je l'ai dit, de dispositions législatives. Nos enfants ont en effet besoin d'une organisation et d'un environnement scolaire qui favorisent la transmission du savoir, qui les mettent tous dans les meilleures conditions pour apprendre et assimiler.

Pour nous, adultes, la médecine scolaire évoque la visite médicale du CP, qui permettait de prendre une photographie de l'état général de l'enfant : on le pesait, on évaluait sa vision… Il faut aujourd'hui aller au-delà. D'ores et déjà d'ailleurs, la santé à l'école recouvre de nouveaux domaines, par exemple la lutte contre les addictions – prévention et traitement – ou l'éducation sexuelle. Il faut amplifier ce mouvement et, en particulier, développer l'éducation à la santé dès le niveau du collège. Sachant qu'elle accueille tous les enfants jusqu'à l'âge de 15 ou 16 ans, l'école est le lieu par excellence à partir duquel peuvent se mettre en place des politiques de santé publique. Prenons par exemple la détection des troubles de l'apprentissage et du langage : si elle ne se fait pas précocement dès l'école primaire, les enfants atteints de dyslexie ou de dyscalculie vont avoir des difficultés à poursuivre leurs études sans qu'on se préoccupe d'en déterminer la cause, puis auront du mal à s'insérer, ce qui affectera la société tout entière. Prendre le problème à temps n'aura sans doute pas toujours des effets immédiats mais, à long terme, cette prévention sera pour tous un facteur de mieux-être. Certaines structures sont déjà en place, tel le Comité d'éducation à la santé et à la citoyenneté dans les collèges : il faut les renforcer et préciser les objectifs à leur assigner.

Ayons donc conscience que, par la médecine scolaire et par un effort de prévention, nous pouvons préparer les enfants à devenir des adultes mieux insérés dans la société !

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