Intervention de Martine Pinville

Réunion du 8 novembre 2012 à 11h00
Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Pinville, rapporteure :

Le défaut d'attractivité de la médecine scolaire constitue en effet un problème préoccupant. Nos auditions nous l'ont montré : plus encore que du niveau des rémunérations, la profession souffre d'être mal reconnue. Nous avons rencontré des médecins qui se donnent sans réserve à leur métier, mais qui se sentent tenus en marge et qui se plaignent de ne pas recevoir les moyens de travailler correctement – pas d'ordinateur portable, pas de bureau…

En début de carrière, un médecin scolaire touche un salaire inférieur à celui d'un interne de médecine, en dépit d'un niveau d'études supérieur ! Dans notre rapport initial, nous avions d'ailleurs suggéré la création d'un corps de médecins de prévention, qui pourrait regrouper ces médecins scolaires et les médecins de PMI – j'avais même pensé leur adjoindre les médecins du travail, mais la situation de ce secteur est trop différente, ne serait-ce qu'en raison de son mode de financement particulier. Il me semble qu'il vaudrait la peine de réfléchir à cette possibilité, qui serait de nature à favoriser la mobilité et à rendre plus attrayant l'exercice de la médecine scolaire.

Sans doute faut-il renforcer la prévention – qui existe mais sans se voir accorder l'importance qu'elle mérite. À l'école primaire et au collège, l'éducation à la citoyenneté doit faire une place à l'éducation à la santé conçue au sens large, c'est-à-dire incluant l'éducation à la sexualité ou à une nutrition saine, et même une action sur les comportements. On ne saurait en effet s'en tenir à la santé au sens strict, d'autant que nous avons constaté que le suivi médical est déjà assuré pour un certain nombre d'enfants, ce qui permettrait de passer à une approche préventive. Cela étant, ce n'est pas toujours le cas : l'insuffisance de médecins et le manque de moyens des établissements empêchent souvent la réalisation d'examens obligatoires, y compris celui du CP que l'on s'efforce pourtant de maintenir.

Quant à l'intervention de personnes extérieures, il me semble nécessaire de conserver la spécificité de la politique de santé à l'école, ciblée sur l'enfant et l'éducation, ce qui diffère d'une politique générale de santé publique. Les médecins et infirmiers scolaires dépendent du ministère de l'Éducation nationale, et nous pensons que le travail de prévention et d'épidémiologie doit être maintenu dans la sphère scolaire.

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