La MECSS, que je préside, a eu l'occasion de dénoncer les imperfections de la gouvernance de notre santé publique, et l'absence d'articulation entre les différents dispositifs comme de coordination entre les différentes autorités, ce qui nous a conduits à suggérer la création d'un délégué interministériel placé sous l'autorité du Premier ministre. Nous avons également appelé à une actualisation de la loi quinquennale de santé publique, qui énonce tant d'objectifs – plus de cent – qu'elle en devient contre-productive : nous devons désormais nous concentrer sur quelques priorités claires.
L'intervention du médecin scolaire ne suffit pas. Il faut tout un travail éducatif visant à modifier les comportements, en sorte d'en finir avec cette scandaleuse inégalité que constitue un écart d'espérance de vie de six ou sept ans entre nos concitoyens ; les dernières études internationales ont démontré que cette différence n'était pas liée uniquement aux conditions de travail mais, plus fondamentalement, à des inégalités culturelles qui prennent leur source, dès le plus jeune âge, dans le cursus éducatif.
Avec le concours de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES), a été mis en place il y a quelques années, en particulier dans la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur mais également à Lille, un programme d'éducation sanitaire obligatoire. Destiné aux classes de CE2, CM1 et CM2, il fédérait personnels de médecine scolaire, enseignants, directeurs d'établissement, associations de parents d'élèves et collectivités territoriales. Les résultats de cette expérimentation ont été spectaculaires si l'on en juge par les résultats d'une évaluation, effectuée quelques années plus tard, en classe de troisième, et portant sur quatre points : tabagisme, alcoolisme, sédentarité et obésité. Par rapport à des classes témoins qui n'avaient pas bénéficié de ce programme, on a constaté un écart vertigineux des taux d'intoxication alcoolique et tabagique, un écart notable pour ce qui est des addictions et un écart de 15 à 20 % des cas de surcharge pondérale. En septembre 2013, grâce à un financement de la caisse primaire d'assurance maladie, ce programme sera étendu aux 25 écoles élémentaires de ma circonscription.