Intervention de Jean-Paul Bacquet

Réunion du 13 novembre 2013 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Bacquet :

Lorsque, en 2010, Nicole Ameline, Michel Terrot, Jean-Paul Dupré et moi-même avons élaboré, au nom de la Commission des affaires étrangères, le rapport d'information relatif à l'aide au développement, nous étions « afro-fanatiques » plus qu'« afro-optimistes », et nous ne vivons pas dans la repentance post-coloniale. Dans son excellent rapport, Noël Mamère cite le célèbre ouvrage de René Dumont, L'Afrique noire est mal partie. Je suis ravi d'entendre que les 2 milliards d'habitants qui la peupleront en 2050 sont promis à un avenir plus favorable. Cependant, il n'y a pas une Afrique mais plusieurs : l'une se développe pendant que l'autre, l'Afrique subsaharienne, souffre. L'aide au développement doit lui aller en priorité, mais sous forme de dons, plutôt que de prêts que les pays considérés ne peuvent rembourser. Elle doit aussi être plus nettement identifiée comme une aide française, les circuits multilatéraux étant décidément opaques. À cela s'ajoute la question des aides liées et des aides déliées ; les Anglo-Saxons sont très favorables aux secondes… mais ne pratiquent que les premières si bien que nous, qui respectons le principe des aides déliées, disparaissons des marchés africains. Vous avez d'ailleurs cité comme l'une des explications à l'amélioration de la situation économique de l'Afrique le désendettement, sans mentionner l'importance de l'annulation de la dette consentie par la France, qui doit être prise en compte dans notre effort global d'aide au développement.

Certains pays africains, tel le Gabon, vivent encore dans une économie de la rente. C'est aussi le cas du Nigeria qui a des richesses pétrolières extraordinaires mais qui importe de l'essence, faute de pouvoir raffiner son pétrole. Devrions-nous aller y installer des raffineries ? Je ne suis pas certain que chacun, en Seine-Maritime, apprécierait cette idée.

Enfin, l'évolution démographique du continent entraînera obligatoirement des mouvements migratoires, à l'intérieur et à l'extérieur de l'Afrique. J'aurais aimé que vous abordiez ce sujet.

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