Intervention de Bernard Monot

Réunion du 18 février 2015 à 17h15
Commission des affaires européennes

Bernard Monot, député européen :

Le plan d'investissement, dont le promoteur est un « pirate de la fiscalité européenne », pose en effet un certain nombre de questions. De manière générale, je doute de la validité du modèle économique sur lequel il repose et je rappelle que la très grande majorité des économistes avaient vanté, à l'époque, les mérites du traité de Maastricht, avec le succès que l'on sait. Quant à la confiance, il y a longtemps qu'elle est rompue entre le peuple et ses élites et il est indispensable de la rétablir.

Le plan qui nous est proposé me paraît largement fictif. 315 milliards d'euros sur trois ans, rapportés aux 28 États membres, représente un peu plus de 3 milliards d'euros par an, ce qui est très insuffisant pour relancer l'activité économique par rapport aux besoins. Les 21 milliards de crédits publics comprennent 5 milliards provenant de la BEI, mais celle-ci va-t-elle devoir accroître son capital ? On peut aussi s'interroger sur le rôle, en France, de la Caisse des dépôts et consignations et des investisseurs privés dans la mise en oeuvre du plan d'investissement, alors que les entreprises publiques stratégiques sont en déclin continu depuis de nombreuses années. On vante les mérites de la baisse du prix du pétrole et de la dépréciation de l'euro, mais la vraie question est celle du poids respectif de l'économie allemande et de l'économie française en Europe. Enfin, depuis une vingtaine d'années, nous sommes dans un schéma économique où la demande est inférieure à l'offre et on peut se demander comment il sera possible d'attirer des financements dans ces conditions. Au total, je pense que ce plan Juncker ne marchera pas.

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