Le plan Juncker est le bienvenu, après 10 ans d'austérité à l'échelle de l'Europe et alors que la crise actuelle nous place au bord de la déflation. Selon moi, nous avons davantage besoin d'une intégration plus poussée que d'un repli sur soi.
Je voudrais soulever trois points sur le plan d'investissement : les projets à financer doivent avoir une forte valeur ajoutée en termes de croissance ; il faut mettre l'accent sur la transition énergétique et écologique grâce à des investissements dans les énergies propres ; il convient de ne pas oublier les collectivités territoriales parmi les bénéficiaires du plan.
L'effet de levier retenu ne me semble pas excessif dès lors que les garanties apportées sont suffisantes. Des liquidités abondantes existent aujourd'hui et il convient de les réorienter vers les investissements productifs. La BEI doit prendre plus de risques et prêter sur des marchés à fort potentiel d'investissement.
Je considère qu'un débat doit être engagé sur la pérennisation des investissements, qui nécessite de doter l'Union européenne de ressources propres mais aussi de capacités d'épargne, telles que les plans d'épargne européens. Je me félicite naturellement de ce que la Commission européenne ait pris l'engagement de sortir les éventuels co-financements des États membres du calcul du déficit budgétaire et de la dette publique, mais je regrette que les pays qui ont aujourd'hui le plus besoin de ces investissements soient exclus de la possibilité d'apporter des co-financements, la Grèce, par exemple. Je conclurai en disant que la réussite de ce plan est indispensable.