Je précise que je suis député-paysan-éleveur, et que j'ai commencé à tuer les cochons, les veaux et les vaches à l'âge de quatorze ans. J'ai pu observer de nombreuses choses. Les méthodes de tuerie à la ferme, notamment celle du cochon, ont beaucoup évolué.
Lorsque l'on parle de maltraitance, on parle de la mise à mort. Quelle est la définition de la maltraitance en termes de souffrances de l'animal mis à mort ? En tant qu'êtres humains, il nous appartient d'analyser la maltraitance à partir d'études scientifiques et d'observations – ce ne sont pas les animaux qui vont faire cette commission d'enquête… Nous réagissons en êtres sensibles dotés d'une forme d'intelligence, mais aussi en êtres sentimentaux. Notre analyse est influencée par ce ressenti. L'animal, de son côté, est un être sensible selon les règles légales et les textes relatifs au bien-être animal, mais la notion de souffrance n'est peut-être pas la même pour les animaux que pour nous. Disposons-nous de résultats d'études qui permettent de bien définir les critères de la maltraitance et de la souffrance ? Comment les mesure-t-on ? Le comportement de l'animal varie suivant la manière dont on le tue : autrefois on tuait les cochons sans les assommer, en saignée directe, sur un banc, ensuite, on les a assommés, maintenant on leur met la tête en bas pour les désensibiliser. Mais d'autres critères entrent en ligne de compte, comme les conséquences sur la viande. J'aimerais y voir plus clair sur les notions de maltraitance et de souffrance.