Nous faisons les courses, madame Alaux !
Monsieur Van Goethem, je me permets d'émettre un petit doute sur vos propos relatifs au désintérêt pour le mode d'abattage. Cette commission parlementaire suscite l'intérêt de nos concitoyens. Nous avons de nombreux témoignages du fait qu'ils ont aujourd'hui pris conscience de ce qui se passe dans les abattoirs. Cela n'a pas été le cas pendant des années, et c'est peut-être le mérite des vidéos diffusées par L214 de nous avoir alertés collectivement.
La question du mode d'abattage, et particulièrement celle de l'abattage sans étourdissement, devient un peu plus prégnante qu'elle ne l'était auparavant. Il faut aussi peut-être s'adapter aux réalités de la société, et au niveau d'exigence de nos concitoyens. Cela ne signifie pas nécessairement que leur choix, au moment de l'achat, sera uniquement guidé par l'étiquetage relatif au bien-être animal ; dans ce contexte de crise, le prix reste le principal facteur de motivation du consommateur. Néanmoins, je crois que tous les membres de cette commission d'enquête ont pu mesurer la prise de conscience en cours sur la question du bien-être animal. Beaucoup de nos concitoyens nous disent : « Nous ne sommes pas végétariens, mais nous voulons savoir comment les animaux sont abattus, et s'ils sont abattus dignement. Si nous ne le savons pas, nous arrêterons de manger de la viande. » La question de l'étiquetage se pose bel et bien.
Parmi les trois vidéos diffusées par L214, certaines provenaient de l'abattoir de Mauléon qui distribuait de la viande pour des grands restaurateurs, pour des circuits courts, et pour des circuits bio ! Vous pensez bien que ceux qui achetaient cette viande étaient loin d'imaginer la façon dont les animaux étaient torturés dans cet abattoir.