Intervention de Hervé Mariton

Réunion du 25 novembre 2015 à 9h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Mariton :

Monsieur le commissaire, la crise des réfugiés et les dramatiques enjeux de sécurité auxquels nous sommes confrontés sont en effet deux phénomènes distincts, mais pas simplement concomitants. Des mesures de police des frontières et de police des migrations sont nécessaires pour régler des questions qui concernent et l'une et les autres. L'adjectif « concomitant » ne suffit pas à décrire la situation.

Les mesures que notre pays doit prendre à la suite des attentats du 13 novembre doivent être financées, mais elles ne sont pas de nature à modifier fondamentalement notre trajectoire budgétaire. D'une part, si les enjeux sont importants, les montants en question ne font pas exploser l'épure. D'autre part, de telles dépenses supplémentaires doivent logiquement s'accompagner d'économies par ailleurs. Voilà qui est de nature à aiguiser la vigilance avec laquelle vous vérifiez la réalité des économies réalisées. Je ne suis pas sûr de vous avoir entendu ce raisonnement, mais, implicitement, c'est ce que vous dites : tout cela est budgétairement maîtrisable et vous faites confiance à la France pour procéder aux arbitrages nécessaires. En tout cas, c'est ainsi que nous voulons comprendre votre propos.

Nous y insistons : le pacte de stabilité ne vaut pas pour lui-même. S'il faut le respecter, c'est parce qu'il y va de notre sagesse, de notre intelligence et de notre souveraineté. Il n'y a pas de souveraineté, y compris face au terrorisme, sans une gestion attentive, sérieuse et rigoureuse des finances publiques.

Il nous paraît donc extrêmement important, monsieur le commissaire, que la Commission européenne n'envoie pas de mauvais signal. Je ne crois pas qu'il y en ait eu, mais il ne faudrait pas qu'on les interprète dans un sens qui ferait croire à nos concitoyens que c'est en abandonnant nos objectifs de souveraineté et de sérieux budgétaires que l'on réglera nos problèmes de sécurité. Au fond, c'est une question de pédagogie. Je ne demande pas à la Commission d'intervenir dans le débat partisan français, ce n'est pas son rôle, mais mesurez bien cet enjeu de pédagogie : nos concitoyens ne doivent pas se méprendre. Dès lors, comment entendez-vous leur faire comprendre que, tout en assurant notre sécurité, nous devons toujours veiller avec le même sérieux à notre souveraineté budgétaire ?

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