Intervention de Dominique Desmoulins

Réunion du 29 juin 2016 à 16h30
Mission d'information commune sur l'application de la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte

Dominique Desmoulins, directeur général de PROMOTELEC :

Massifier les rénovations est un objectif partagé par tous. J'ignore si l'objectif de 500 000 de logements peut être atteint, mais je peux dire que deux freins devraient être levés.

Premier frein : les aides financières – CITE, éco-PTZ, etc. – n'ont pas complètement rempli leur rôle. En effet, une enquête que nous avons réalisée montre que, sur 1 000 propriétaires qui ont fait rénover leur logement, seuls 7% ont utilisé ces aides, ce qui est très faible et montre qu'elles sont insuffisamment connues. Deuxième frein : la confiance entre les ménages et les professionnels du bâtiment quant à la qualité des conseils et des travaux et in fine la maîtrise des coûts ne sont pas toujours au rendez-vous. Il faut rétablir cette confiance pour que les clients ne soient pas surpris par la facture finale.

Comme l'a souligné le représentant de l'ADEME, ce n'est pas forcément la réduction de la facture qui motive les ménages pour se lancer dans la rénovation : c'est l'amélioration du confort. Selon une autre étude menée par PROMOTELEC, 64% des propriétaires annoncent vouloir se lancer dans la rénovation pour améliorer le confort dans leur habitat, et seuls 28% souhaitent réduire leur facture d'énergie. Cette notion de confort signifie qu'il faut améliorer la performance globale du logement, adapter le logement au vieillissement, à la famille, mais aussi réaliser des économies d'énergie. Cette analyse multicritères, complexe à la fois pour les ménages et les professionnels de la rénovation, nécessite une simplification assortie de la mise en place d'outils, éventuellement de labels.

Un des objectifs de la loi est la division par quatre des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050. Ce n'est pas gagné, mais on devrait progresser grâce à la rénovation. Ne croyez-vous pas qu'il faille mobiliser l'ensemble des professionnels sur les matériaux peu émetteurs en carbone et sur une énergie peu émettrice en CO2 ? Le carbone n'est pas très parlant, et le CO2 non plus. Là aussi, il faudrait rendre les choses compréhensibles par le plus grand nombre, en faisant de la pédagogie sur les outils, éventuellement grâce à un label rénovation bas carbone.

Pour le neuf, nous sommes ravis que le BEPOS inclue l'énergie renouvelable, l'intermittent, l'électricité, le stockage, l'autoconsommation. Il est très intéressant que l'électricité revienne à sa vraie valeur dans le bâtiment neuf, après avoir été un peu exclue avec la RT 2012. Dans un bâtiment neuf, 60% du carbone est lié à la construction et 40% à l'utilisation du bâtiment et à ses usages. La question est donc de savoir comment limiter le carbone dans la construction neuve et au travers de l'utilisation de l'énergie. Là encore, il faut simplifier, mettre en place des outils pour progresser ensemble et limiter ce carbone. La solution serait de développer des labels qui, en passant par l'expérimentation, pourraient préfigurer une réglementation. Les plateformes territoriales, prévues à l'article 22, pourront nous aider à mener ces expérimentations.

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