La situation que nous connaissons est le signe inquiétant que l'Union européenne n'est pas à la hauteur du défi, alors même que les réfugiés accueillis en Europe ne constituent que 0,1 % de sa population. L'ordre du jour du Conseil européen qui se tiendra demain est éloquent. Il est certes question d'examiner le règlement Dublin II, mais pas de le supprimer ; on parlera en revanche d'arrêter le flux d'immigrants en durcissant la politique de rapatriement, privilégiant donc les mesures qui peuvent conduire à refouler des réfugiés. Le Conseil parlera aussi d'augmenter les moyens alloués à l'agence Frontex et d'installer des hot spots pour distinguer les réfugiés des migrants économiques. Or, M. Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne, a souligné à Strasbourg, il y a quelques jours, que 80 % de ceux qui arrivent en Europe sont des réfugiés. Je pense, comme Mme la présidente Danielle Auroi, qu'il n'y aurait pas de trafic d'êtres humains si l'on définissait des corridors humanitaires facilitant l'arrivée des fugitifs en Europe.