Intervention de Agustín Díaz de Mera García Consuegra

Réunion du 13 octobre 2015 à 17h15
Commission des affaires européennes

Agustín Díaz de Mera García Consuegra, Groupe du Parti populaire européen :

(Interprétation) Ce n'est pas la première fois que l'Europe doit faire face à des flux migratoires importants et à des déplacements de population – que l'on veuille bien se rappeler les Kosovars fuyant les exactions de Milosevic lors de la crise dans les Balkans. À l'époque déjà, l'Allemagne avait accueilli toutes ces personnes avec générosité, comme elle le fait maintenant. Nous savons, depuis 1951, ce que sont des réfugiés. Qui sont-ils en ce moment ? Généralement, ce sont des Syriens qui fuient la guerre, des Irakiens, des Érythréens, des Libyens. La guerre en Syrie a créé 4 millions de réfugiés ; s'y ajoutent ceux qui ont fui vers la Turquie, la Jordanie et le Liban, si bien que les personnes déplacée sont, en tout, 7 millions. Elles continuent d'arriver en Europe. Cet exode forcé s'explique bien sûr par la guerre, mais il y a aussi des gens qui achètent de faux passeports syriens en Turquie, et des passeurs et des taxis qui s'enrichissent avec ce commerce de la mort. Ceux dont on parle sont la plupart du temps des réfugiés mais, dans le nombre, il y a aussi des opportunistes et des délinquants.

En conséquence, nous devons faire preuve de compassion et accueillir de manière illimitée les réfugiés, solidairement, en répartissant correctement les arrivants, mais nous devons aussi définir une politique de retour effective pour ceux qui ne sont pas de véritables réfugiés. La création de hot spots, le plus vite possible, est donc indispensable pour recenser et enregistrer tous ces gens, distinguer les réfugiés de ceux qui ne le sont pas et appliquer, pour ces derniers, une politique de retour effective. Autant dire que pour mener cette politique à bien, un budget de 460 000 euros est insuffisant. La Croix-Rouge et le Croissant-rouge devront aussi intervenir. Nos capacités d'accueil sont bien supérieures à 160 000 personnes et nous pouvons améliorer les choses, mais nous prenons actuellement des mesures d'urgence. Nous devons nous attaquer aux causes de cette situation en combinant mesures coercitives et diplomatiques pour mettre fin au conflit en Syrie. Le temps me manque pour traiter du rôle de la Turquie et de la Russie dans cette crise ; nous y reviendrons à une autre occasion.

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