L'Europe est devenue ces derniers mois un champ migratoire mondialisé. Le dernier rapport de l'agence Frontex comptabilise 100 000 entrées irrégulières dans l'Union européenne en juillet 2015 et les derniers chiffres indiquent que 710 000 migrants sont arrivés sur le territoire de l'Union depuis le début de l'année ; ils viennent s'ajouter à ceux qui étaient entrés précédemment. La majorité d'entre eux fuient la barbarie et les conflits en Syrie et en Libye. Des mesures d'urgence, principalement des relocalisations, ont été arrêtées, et un budget a été prévu pour 2015 et 2016 ; mais l'on ne peut s'en tenir à une redistribution des migrants par quotas. Notre partenaire allemand lui-même a été débordé par l'ampleur de l'afflux en dépit du plan d'action en dix points élaboré en avril dernier par le conseil conjoint des ministres des affaires étrangères et de l'intérieur. Il faut certes parer aux besoins immédiats, mais la diversité d'origine des populations et l'ampleur du mouvement imposent la mise en oeuvre urgente de coopérations vertueuses avec les pays périphériques à l'espace Schengen, le renforcement des contrôles aux frontières et l'établissement de hot spots à l'extérieur de l'Union européenne. La politique européenne en matière de migration ne dispose pas encore de mécanismes impliquant tous les membres pour la gestion régulière des pressions migratoires qui inquiètent nos populations. Quel est l'état de la réflexion de nos collègues du Parlement européen à ce sujet ?