La loi de 2005 a été une belle loi ; il faut en savoir gré au législateur de l'époque. Beaucoup a été fait depuis, certes, mais beaucoup reste à faire, nous en sommes parfaitement conscients, du fait en particulier que les délais fixés n'ont pas été respectés.
La création des Ad'AP, devant permettre un fonctionnement par étapes avec un calendrier précis, constitue une vraie nouveauté. Depuis 2005, la progression reposait sur la bonne volonté des uns et des autres, plus ou moins ferme selon les cas. Les Ad'AP seront un vrai moyen de contrôle de l'efficacité des actions entreprises.
À l'époque pas si lointaine où j'étais maire, j'étais particulièrement intransigeant avec les promoteurs, les constructeurs de logements neufs : aucune dérogation n'était possible. Autant il est difficile et considérablement onéreux d'adapter les monuments historiques, autant, concernant les logements neufs, nous ne passions rien quant à l'accessibilité. Je ne trouverais donc pas normal que nous fassions aujourd'hui machine arrière.
Enfin, en matière de volonté politique, je citerai l'exemple de Grenoble dont j'ai présidé le syndicat intercommunal pendant quatre ans. Nous avons décidé, il y a une trentaine d'années, d'aménager chaque point d'arrêt du réseau tramway et bus, que ce soit en milieu urbain ou en milieu rural. Si ce choix politique a coûté plusieurs dizaines de millions d'euros sur plusieurs années, presque 100 % du réseau grenoblois est aujourd'hui accessible à tous les handicapés. Il est donc de la responsabilité des élus locaux de faire des choix. J'espère que l'adoption de ce texte permettra d'aller plus vite et plus loin.