Intervention de Pierre Vimont

Réunion du 25 juin 2014 à 16h30
Commission des affaires européennes

Pierre Vimont, secrétaire général exécutif du SEAE :

J'ai déjà évoqué le cas du Mali. Mais qu'attend-on de cette politique ? Personne ne pense qu'elle puisse se substituer à l'Organisation du traité de l' Atlantique Nord (OTAN), investie d'une mission de défense collective du territoire européen – et moins encore à la lumière des évènements actuels en Ukraine. Mais il est évident que la défense collective du territoire européen est en train de redevenir une priorité. L' Union doit par conséquent s'interroger sur ses possibilités d'action et la conception de ses missions. Dans de nombreux cas, je le répète, elle déploie ses forces en complémentarité avec des missions entreprises par d'autres organisations internationales. Certaines de ses missions concourent à son action extérieure, à l'instar de ses missions d'observation en Ukraine ou de ses missions civiles au Kosovo. Elle mène également des missions de formation et de consolidation dans les domaines de la police et de la justice. Elle est aussi engagée dans une mission de maintien de la paix en République centrafricaine, qui se transformera peut-être, comme au Mali, en une mission de formation de l'armée.

Le Conseil européen nous a demandé de réfléchir à la possibilité d'aller plus loin et de doter l'Europe d'une force de projection, à partir de ses brigades d'intervention, ou battle groups. Celles-ci n'ont jusqu'à présent jamais été déployées, ce qui dénote un manque de volonté politique, vous avez raison, madame la Présidente. Essayer de rendre ce dispositif plus performant et plus efficace serait un bon test.

Il faut du reste cesser de sous-estimer l'évolution de l'état d'esprit d'un certain nombre d'États membres : lorsque nous avons lancé un appel pour générer des forces dans le cadre de la mission en République centrafricaine, pays peu connu chez nombre de nos partenaires, la Pologne, la Lituanie et la Lettonie ont tout de suite répondu positivement, de même que la Géorgie, en tant que contributeur extérieur à l'Union européenne. Le fait que les Lettons et les Lituaniens soient volontaires pour s'engager en faveur du maintien de la paix en Afrique centrale est plutôt réconfortant. Je dirai même – sans être exagérément optimiste, car cette mise en pratique des missions est extrêmement compliquée et laborieuse – qu'une politique commune prend forme, petit à petit. Nous pouvons donc envisager des avancées vers une véritable politique de sécurité et de défense commune, par de petites étapes, ce qui exige temps et patience.

II. Communication de la Présidente Danielle Auroi relative à la définition des priorités stratégiques de l'Union

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