Monsieur le Haut-Commissaire, j'aimerais vous interroger sur les femmes migrantes. On a longtemps considéré qu'elles accompagnaient des hommes ou relevaient du regroupement familial, mais l'on s'aperçoit que nombre d'entre elles migrent seules. Elles subissent pendant leur voyage de multiples violences : viols, abus sexuels, prostitution et traite humaine. Or le problème des violences de genre est très peu pris en considération lors de leur accueil. Que fait le HCR pour y remédier ? L'article 1A(2) de la convention de Genève relative au statut des réfugiés permet de considérer que les femmes forment un groupe social, mais la France refuse cette interprétation, ce que je regrette : très souvent, elle repousse les demandes d'asile pour persécutions ou violences sexuelles, contrairement à d'autres pays comme l'Australie ou le Canada. Le HCR souhaite-t-il améliorer l'accueil réservé à ces femmes tout au long de leur périple, et non seulement à l'arrivée ? La nécessité de prendre en considération les notions de genre et de violences de genre fait-elle l'objet d'un consensus ?