Monsieur le Haut-Commissaire, je vous félicite de tout ce que vous faites. Il faut saluer la compétence du HCR, toujours sur le qui-vive.
Néanmoins, je m'interroge. Il existe différents types de migrations, dont certaines résultent de la déstabilisation de pays du Sud par des conflits locaux. Mais je suis frappé de ce qui se passe au sud de l'Italie, en direction de la Libye : je m'interroge sur la manière dont nous recueillons quotidiennement en mer des gens qui ont été jetés sur des barcasses par les passeurs et les mafias. Il va falloir cesser ce petit jeu, car il crée un appel d'air. Je ne remets absolument pas en cause la légitimité du secours, mais nous devrions changer de politique pour casser cette dynamique sans fin que les pays européens, par humanisme, contribuent aujourd'hui à alimenter.
La presse britannique vient de se faire l'écho de ce qui se passe dans le camp de Grande-Synthe, près de Dunkerque : immédiatement après que la « jungle » a été démantelée, un autre camp s'est recréé juste à côté ; les conditions d'hygiène y sont épouvantables et des mafias y sévissent. Nous, Français, n'avons pas à en être fiers ! La BBC en a fait des gorges chaudes.
Comment tempérer le phénomène – il n'est pas question de le stopper : nous n'en sommes qu'au début – et éviter de créer un appel dans les pays concernés ?