Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 22 février 2017 à 16h15
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Yves le Drian, ministre de la Défense :

Pour ce qui est de la situation à l'est, nous maintenons à l'égard de la Russie un discours de fermeté sur les principes en persistant à considérer inacceptables la rupture des accords internationaux, la situation en Ukraine et l'annexion de la Crimée, tout en nous efforçant de maintenir ouverte la voie d'un indispensable dialogue.

Depuis la dernière fois que je me suis exprimé devant votre commission, un certain nombre de gesticulations militaires ont été observées de la part de la Russie, qui ne sont pas passées inaperçues, dont la présence du groupe du porte-avions Admiral Kouznetsov en Méditerranée durant plusieurs semaines et, le 9 février dernier, le passage de bombardiers stratégiques russes à la limite de notre espace aérien, qui ont aussi longé les côtes norvégiennes, britanniques – et même les côtes bretonnes, ce qui est du plus mauvais goût (Sourires) et nous a obligés à les escorter jusqu'aux côtes espagnoles, en prévenant nos collègues ibériques, bien sûr. Et cela fait la quatrième fois que nous observons une manoeuvre de ce genre qui, si elle ne constitue pas réellement une agression, est tout de même la marque d'une certaine tension.

Nous avons répondu positivement, en dépit des difficultés que cela implique, à la demande de contribution au dispositif dit de « présence avancée rehaussée » de l'OTAN, consistant en la présence de forces en Estonie en 2017 et en Lituanie en 2018. Nous ne participons pas à ce stade en tant que nation-cadre – cette fonction étant assurée pour les troupes présentes en Estonie par le Royaume-Uni, et pour celles présentes en Lituanie par l'Allemagne –, mais nous allons fournir un sous-groupement tactique interarmes composé de 300 hommes et 70 véhicules, pour participer à cette présence dissuasive. Nous avons eu sur ce point des discussions avec nos amis baltes, mais elles ont abouti positivement : présence dissuasive ne signifie pas présence agressive, cela suppose des règles de comportement bien définies et partagées par tous les pays concernés. Les Allemands partageaient notre position et nous avons obtenu satisfaction.

Enfin, je conclus en vous annonçant que, dans le respect de la trajectoire de la loi de programmation militaire actualisée, je vous présenterai formellement le bilan relatif aux ressources financières et aux effectifs sous la forme d'un rapport d'évaluation qui vous sera remis avant le 31 mars 2017, ainsi que j'en avais pris l'engagement lors de l'examen de la loi d'actualisation de la LPM ; je suis même disposé à venir commenter ce document si vous l'estimez nécessaire, mais ce ne devrait a priori pas être nécessaire, cette évaluation étant strictement conforme aux prévisions.

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