Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 22 février 2017 à 16h15
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Yves le Drian, ministre de la Défense :

Comme je l'ai dit tout à l'heure, autant je partageais une partie des réserves que pouvaient formuler nos militaires sur les modalités de l'opération Sentinelle lorsqu'il est apparu, au début, qu'elle allait s'inscrire dans la durée, autant la situation s'est maintenant nettement améliorée, y compris en termes de temps de présence et d'équipements nécessaires.

Plus généralement, que ce soit dans la situation antérieure ou dans la situation actuelle, il n'y a pas de plan B. Si quelqu'un peut me démontrer le contraire, qu'il le fasse. Pour ma part, je ne prendrai pas le risque d'essayer. J'entends bien qu'on émette des réserves mais comment faire, sachant qu'il n'y a pas de solution alternative et que la menace est là ? Je ne suis pas de ceux qui conseilleraient d'arrêter Sentinelle demain matin au motif que ce ne serait pas la mission historique de nos soldats : nous sommes dans une période de tensions et d'attentats qui ne correspond pas non plus aux schémas du passé. C'est la dure réalité du moment, face à laquelle nous n'avons pas de solution alternative. Demain, quand la menace se sera estompée – le plus vite possible, j'espère, mais compte tenu de ce qui se passe, je ne suis pas sûr que cela arrivera aussi vite qu'on le souhaiterait –, et avec la montée en puissance de la garde nationale, on pourra alléger l'opération Sentinelle. Reste que la défense du territoire national fait partie des missions assignées à nos armées. Si cette mission a pris davantage d'importance aujourd'hui, c'est qu'il y a des menaces répétées chaque jour. Nous verrons quelle sera l'évolution de la situation, mais pour l'instant, je n'ai pas de solution alternative. Qui plus est, contrer cette menace militarisée exige un professionnalisme réel. J'ai visionné la vidéo de la tentative d'attentat au Louvre pour voir comment ces soldats avaient opéré : ce sont des professionnels, car ils ont aussi l'expérience d'interventions extérieures y compris en milieu urbain. Ce professionnalisme s'est aussi manifesté lors de l'attentat de Valence ou de Nice. Si la menace faiblit, il sera bien entendu possible d'ajuster le dispositif à la baisse.

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