Je rappelle que cet amendement porte toujours sur l'article 4, cet article balai créé par amendement, qui pose la question de l'altérité sexuelle puisqu'il entraîne la suppression des mots « père » et « mère » dans de nombreux articles.
Que dit le Conseil d'État dans son avis ? Je le relis : « Eu égard à la portée majeure d'un texte qui remet en cause un élément fondateur de l'institution du mariage, l'altérité des sexes, etc. »
Cela a vraiment une portée majeure. Pour quelle raison ? Je vais reposer la question, qui encore une fois peut paraître absurde, du mariage à plus de deux personnes. Le premier à l'avoir posée est notre collègue Hervé Mariton, lors de l'examen des lois de bioéthique.
J'ai posé cette question lors des auditions à différents militants favorables à cette loi, je l'ai posée en commission des lois, je l'ai posée aux ministres, et maintenant je la pose à vous tous, mes chers collègues, et si l'un d'entre vous a la réponse, cela nous intéresserait. Cette question est simple : à partir du moment où l'on ne fonde pas le mariage sur l'altérité sexuelle, c'est-à-dire une femme et un homme ou un homme et une femme, qu'est-ce qui empêchera trois personnes de se marier ? Rien.
En effet, si cela n'a pour but que de répondre à des désirs d'adultes, à la capacité à s'aimer mutuellement et à élever un enfant, rien ne l'empêchera.
Je n'aborderai pas le sujet de la polygamie, parce que cela serait un dérapage, et je ne souhaite surtout pas aller sur ce terrain. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Non, parce que ce n'est pas la question !