…et qui visait à éradiquer le terrorisme, n'a finalement servi à rien, puisque ce même terrorisme se réfugie aujourd'hui dans les zones tribales frontalières du Pakistan, dont le régime militaire mène un double jeu.
En conséquence, ce principe de réalité, que j'évoquais au début de mon intervention, laisse extrêmement songeur quant à l'avenir de l'Afghanistan. Comme d'habitude dans ce type de situation, ce sont les populations civiles qui en seront les premières victimes et qui, malheureusement, vont le payer très cher.
Ce pays est un pays blessé, qui vit dans la douleur depuis l'intervention russe sur le territoire afghan et il y a fort à parier que nous aurons encore beaucoup de difficultés à y apporter la pacification.
Ce traité, bien sûr, chacun d'entre nous va se dire prêt à le signer, tant les relations entre la France et l'Afghanistan, déjà évoquées, sont historiques. Je pense en particulier au lycée de Kaboul, mais aussi à ce qui a été détruit par les talibans : le cinéma et la bibliothèque de Kaboul. Toutes ces atteintes à la culture ne sont pas de bons signes pour l'avenir de l'Afghanistan.
L'intervention est donc un échec militaire – cinq soldats de l'OTAN ont encore été tués la semaine dernière – et un échec politique – souvenons-nous que les très proches du président Karzaï ont été assassinés il n'y a pas très longtemps. C'est, enfin, un échec stratégique, puisqu'on ne choisit pas la voie de la diplomatie en associant le Pakistan et l'Inde, mais la voie militaire, qui est dévastatrice.
Quant au traité lui-même, quelques articles peuvent nous inciter à le voter, tel l'article 3, qui prévoit l'institution d'une gendarmerie et la lutte contre la corruption.