Madame la présidente, monsieur le ministre délégué, mes chers collègues, nous sommes aujourd'hui invités à débattre d'un traité historique dans les relations franco-afghanes : historique en ce qu'il scelle une coopération diplomatique de longue date entre la France et l'Afghanistan, historique en ce qu'il inscrit les relations de nos deux pays dans la durée – pour les vingt prochaines années –, historique, enfin, en ce qu'il constitue le premier traité de coopération signé par l'Afghanistan hors de sa région.
La signature de ce traité en janvier dernier s'inscrit dans le contexte bien particulier de l'achèvement du processus de transition et du retrait progressif de nos troupes avec, en trame de fond, la question de l'avenir d'un pays qui, de l'invasion soviétique en 1979 à l'arrivée au pouvoir des talibans en 2001, aura connu trois décennies de guerre. Le bilan de ces années d'atrocité est lourd pour l'Afghanistan, qui se place aujourd'hui parmi les dix pays les plus pauvres du monde. Le processus de reconstruction sera long, mais il revient désormais à l'Afghanistan de prendre son destin en main et c'est là tout le sens de ce traité de coopération et d'amitié.
En 2010, souvenons-nous, les chefs d'État et de gouvernement de l'Alliance se sont accordés sur la nécessité d'adopter une stratégie de transition en Afghanistan. À ce jour, le transfert de la Force internationale d'assistance à la sécurité aux dirigeants afghans de la responsabilité de la sécurité du pays est sur le point de s'achever. La mission de la FIAS va passer d'un rôle de direction des opérations de combat à un rôle de formation, d'assistance et de conseil. Il incombe désormais à la communauté internationale d'accompagner la reconstruction du pays, en privilégiant une coopération étroite entre les États.
De son côté, la France, engagée militairement en Afghanistan depuis 2001 sous mandat des Nations unies, s'apprête à procéder au retrait anticipé de ses troupes. D'ici à la fin de l'année 2012, 2 000 militaires français seront désengagés. Seuls 1 400 militaires français resteront sur le terrain afin d'assurer, courant 2013, le retrait du matériel et de poursuivre la formation de l'armée et de la police afghane.
À ce propos, je profite de l'occasion qui m'est donnée ici pour saluer le travail remarquable de nos soldats en Afghanistan afin de tenter de ramener ce pays à une situation d'État de droit et de lutter contre ce véritable fléau que constitue le terrorisme. Je tiens également à rendre hommage aux quatre-vingt-sept de nos soldats qui, au cours de ces onze années de présence de la France aux côtés du peuple afghan, ont payé de leur vie la défense des valeurs que porte la France.