Intervention de Alexeï Pouchkov

Réunion du 6 février 2013 à 9h15
Commission des affaires étrangères

Alexeï Pouchkov, président de la commission des affaires étrangères de la Douma, groupe du Parti Russie Unie :

La Russie est déjà dans les discussions autour de la Syrie, et elle est plus impliquée que beaucoup de pays occidentaux. Nous jouons un rôle actif. Il y a quelques jours, M. Lavrov a rencontré à Munich un représentant de l'opposition modérée, M. al-Khatib, qui a admis la possibilité de négocier avec les représentants du Gouvernement. Mais entrer dans la discussion ne signifie pas renverser le gouvernement syrien. C'est tout le problème. Nous n'avons pas utilisé notre droit de veto au moment de la crise libyenne qui s'est terminée par la chute du régime en place. Maintenant, on lit dans les journaux que M. Khadafi assurait la stabilité en Afrique du Nord, et que, depuis sa chute, le Mali est la proie de Touaregs équipés d'armes libyennes qui ont entrepris de renverser le gouvernement. Le même cas de figure peut se présenter en Syrie. Il serait illusoire de croire qu'il suffirait qu'Assad s'en aille pour que règnent la paix et la démocratie.

Les forces qui attaquent M. Assad ne sont pas celles de la démocratie. Que nos amis occidentaux entendent établir la démocratie et la liberté avec l'aide du Qatar et de l'Arabie saoudite nous laisse perplexes. Chacune des parties doit évoluer pour aller dans le sens d'un processus politique. On ne peut pas soutenir l'opposition armée sans porter la moindre attention au fait qu'une partie importante de la population reste fidèle au gouvernement en place et qu'elle est directement menacée par la poussée du sunnisme radical. La Russie est prête à évoluer en fonction de l'attitude de ses partenaires occidentaux. Aussi improbable qu'il puisse paraître, le dialogue politique est la seule voie pour sortir de cette impasse. Sinon, la guerre est inéluctable et elle mènerait à un désastre. Il me semble d'ailleurs que les capitales occidentales commencent à le comprendre.

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