Pour les coopérations avec les pays étrangers, la règle du service tiers, que j'évoquais plus haut, s'applique évidemment.
Sauf dans de très rares cas – le club de Berne, par exemple –, il s'agit de relations bilatérales. Nous entretenons des liens avec les grandes démocraties occidentales, mais aussi avec d'autres pays, dont la configuration politique peut être très différente ; dès lors que nous entretenons des relations diplomatiques avec un pays, nous estimons pouvoir essayer d'établir avec lui des relations entre services.
James Clapper, le Director of National Intelligence des États-Unis, m'a dit placer la France dans le trio de têtes des meilleurs services de renseignement, avec le Royaume-Uni et l'Australie ; des pays que l'on s'attendrait à voir mentionnés, comme Israël ou la Corée du Sud, sont très performants en ce qui concerne leur existence propre, mais ne s'intéressent guère au monde en général. La Russie demeure naturellement une très grande puissance en la matière, qu'ils considèrent sans doute encore comme superpuissance.
Ainsi, en quelques années, le renseignement français a acquis un niveau de compétences, une qualité technique, que nous n'avions pas.
La création de la DCRI, et donc la fusion des RG et de la DST, étaient nécessaires : l'organisation antérieure était dépassée. Cela s'est fait en 2008, c'est-à-dire hier : laissons les choses se mettre en place, sans nous précipiter pour réformer le système – sauf sur un point : la DCRI doit, à l'image de la DGSE, faire sa révolution en matière de ressources humaines ; elle reste beaucoup trop centrée sur la police et le ministère de l'intérieur. Nous y travaillons dans le cadre du Livre blanc.