Monsieur Lamour, le groupe auquel vous appartenez est bien difficile à suivre, puisqu'il y a quelques heures à peine nous nous demandions si vous portiez un quelconque intérêt à ce projet de loi. Nous avons vu certains de vos collègues venir en commission, mais leur présence fut assez brève. Mais c'est vrai, vous étiez bien plus occupés ailleurs, considérant que le mariage pour tous était beaucoup plus important que l'économie, l'emploi, nos entreprises.
Aujourd'hui, vous nous expliquez qu'il ne faut toucher à rien, que notre modèle est parfait, qu'il a mieux résisté que les autres. Certes, nous reconnaissons qu'il a été moins pénalisé que les autres, mais nous avons tout de même laissé 11 milliards de dettes aux citoyens américains à travers la Société générale et 5 milliards aux contribuables français à travers Dexia. C'était peut-être pire ailleurs, mais ce n'est pas rien.
Vous considérez qu'il ne faut pas toucher à notre système de banque universelle, que la tenue de marché est très difficile à écarter. Il aura finalement fallu des amendements pour vous sortir de votre torpeur. Soit j'ai un sentiment de fierté, puisque les amendements des groupes socialiste, écologiste et communiste ont un sacré pouvoir au Parlement, et c'est tant mieux. Soit je fais preuve d'un peu d'humilité et j'estime qu'on n'a pas tant que ça modifié le texte, auquel cas vous cherchiez simplement un prétexte.
Finalement, vous en revenez toujours aux mêmes antiennes, à savoir que la compétitivité sera mise à bas. Mais, c'est vrai, en matière de compétitivité, vous êtes des spécialistes, comme l'atteste le bilan de ces dix dernières années.
Vous voulons agir pour protéger l'épargnant et le contribuable, pour que l'argent aille aux entreprises, et pour responsabiliser les acteurs économiques. C'est pourquoi nous voterons contre votre motion de rejet préalable. (Applaudissements sur les bancs des groupes écologiste et SRC.)