Les plans sociaux qui se sont succédé depuis la fusion d'Alcatel et de Lucent ont engendré parmi les salariés une lassitude et une inquiétude, voire une colère, bien compréhensibles. L'entreprise peut-elle avoir encore confiance dans l'avenir ? En auditionnant vos dirigeants, nous avons constaté que leur stratégie en Europe et en France manquait de lisibilité tandis qu'ils se recentraient sur les marchés américain et asiatique. Comment ressentez-vous ces choix ? Quelles activités souhaiteriez-vous développer, compte tenu des compétences humaines dont dispose Alcatel-Lucent ?
Quelles sont les contreparties exactes des facilités de crédit accordées par Goldman Sachs et le Crédit suisse ? Qu'arriverait-il en cas d'« accident » ? Y aurait-il alors cession des brevets au risque de compromettre notre souveraineté numérique ?
Le rapport d'information sur l'impact de la régulation sur la filière des télécommunications que Mme de La Raudière et moi avons remis la semaine dernière contient des préconisations sur les objectifs à atteindre pour ménager un équilibre entre l'intérêt du consommateur et l'investissement, l'emploi et l'aménagement du territoire. Nous comptons formuler d'autres propositions sur ce thème central car, en matière de télécommunications, il faut comme vous l'avez dit raisonner en termes de filière, étant entendu que les équipementiers y jouent un rôle éminent, en raison de leur rôle dans le fonctionnement des réseaux.
Nous avons également souligné la nécessité d'une réciprocité, pour votre groupe comme pour les PME du secteur. En la matière, il faut se montrer proactif. C'est à ce prix que nous garantirons le maintien d'un équipementier européen, essentiel pour notre souveraineté numérique.
Il faut également relancer les investissements en très haut débit fixe et mobile. Enfin, je m'interroge comme vous sur la réduction de la part du budget européen consacrée aux infrastructures de télécommunication : l'Europe ne peut se priver de cet extraordinaire levier de croissance.