Intervention de Hervé Lassalle

Réunion du 13 février 2013 à 10h00
Commission des affaires économiques

Hervé Lassalle, CFDT :

La presse a évoqué la perspective d'un rapprochement entre Alcatel-Lucent et l'équipementier européen Nokia Siemens Networks, NSN, donné pour mort il y a un an et qui a su rebondir bien qu'il reste fragile. Même si un tel rapprochement peut avoir du sens aux yeux des économistes, nous ne sommes pas demandeurs d'une fusion qui est toujours synonyme de « boucherie » sociale. En tout état de cause, nous ne disposons pas pour l'instant d'éléments confirmant un tel choix.

On évoque également la vente par le groupe de sa filiale Alcatel-Lucent Submarine Networks (ASN), spécialisée dans les câbles sous-marins. Les syndicats souhaitent que, si cette opération devait se faire, l'intégrité de cette entité – usine de Calais, navires câbliers en copropriété avec Louis Dreyfus Armement, R&D de Nozay et Greenwich… – soit préservée et qu'elle poursuive sa collaboration avec Alcatel-Lucent dans le domaine de la R&D. Cette activité est en effet essentielle sur le plan technologique, les câbles sous-marins étant la colonne vertébrale d'Internet. Nous ne sommes pas opposés à la reprise de cette filiale par un groupe industriel français, tel que France Télécom ou Thales. Nos contacts avec Mme Pellerin semblent indiquer assez clairement qu'une telle solution bénéficierait du soutien du FSI. Nous avons cru comprendre également que notre président Philippe Camus y est favorable.

Nous ne sommes pas non plus opposés à une prise de participation de l'État dans le capital d'Alcatel-Lucent, mais sans aller jusqu'à une nationalisation partielle à laquelle la CFDT n'est pas nécessairement favorable et que notre direction refuse absolument. Les outils d'investissement public ne manquent pas, tels que le FSI ou le grand emprunt. Il ne faut pas oublier non plus qu'Alcatel-Lucent traîne le boulet d'un fonds de pension américain, pesant trente milliards de dollars, qui gère les pensions de plusieurs centaines de milliers de retraités de Lucent. C'est au groupe qu'il revient de combler tout déficit éventuel de ce fonds. Dans de telles conditions, il nous est difficile de recommander à l'État de monter au capital du groupe.

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