La supervision bancaire ne suppose-t-elle pas d'abord une vision ? Mais dans les très grandes banques, qui jouent la filialisation à l'échelle mondiale, peut-on véritablement avoir une vision globale, de l'intérieur, et a fortiori de l'extérieur ?
D'autre part, certains outils me semblent avoir parfois été utilisés de façon un peu réductrice : combien de fois ai-je entendu, avant 2007, y compris à l'Assemblée nationale, comparer la dette publique française avec celle d'États « modèles » comme l'Espagne ou la Grande-Bretagne ! En revanche, on n'entendait presque jamais parler d'agrégat global dette publique-dette privée. En Espagne, l'explosion de la dette privée a obligé l'État à intervenir ; en Italie, c'est la dette publique qui s'est emballée, plutôt que l'endettement privé. On pourrait sans doute opposer de la même façon la France et la Grande-Bretagne. Dans les Documents et débats de la Banque de France de mai 2012, vous rappelez à juste titre les interconnexions entre risque souverain et risque bancaire. Ne faut-il pas aujourd'hui aller plus loin en les agrégeant ? Quels outils permettraient aujourd'hui de poser le bon diagnostic ?
Le temps des marchés, vous l'avez dit, n'est pas celui de la démocratie. Le moment n'est-il pas venu de réguler le temps des marchés, plutôt que d'accepter a priori qu'il s'impose au temps de la démocratie ?