Les opérations des grandes institutions, c'est vrai, ne peuvent plus être supervisées en totalité sur une base annuelle. La seule façon de faire est d'obliger les établissements à mettre en place des systèmes de contrôle interne fondés sur des modèles dont nous testons la validité. Autrement dit, nous sommes devenus le contrôleur des systèmes de contrôle. Nous avons, pour ce faire, recruté des gens de très haut niveau et pris trois ans pour tester les modèles dans toutes leurs dimensions. Tôt ou tard, on découvrira des petites failles ici ou là, mais ces modèles sont très résilients. Nous procédons de la même façon que la sécurité routière qui, faute de pouvoir mettre un gendarme tous les kilomètres, utilise des radars automatiques dont on contrôle ensuite qu'ils fonctionnent. Par ailleurs, tous les ans, nous auditons un département, un service ou une activité précise dans tous les grands réseaux.
En Espagne, l'activité agricole et industrielle était satisfaisante, mais ce pays souffrait de deux grandes faiblesses : un marché du travail qu'il fallait réformer en priorité à cause de son extraordinaire rigidité, et qui décourageait les nouveaux investissements industriels quand bien même la productivité était bonne – les exportations progressent parce que les groupes installés ont tendance à faire fonctionner leurs usines espagnoles à plein régime – , et la bulle immobilière. Le taux de chômage, en particulierchez les jeunes, est dramatique à cause de l'effondrement complet du secteur immobilier et des travaux publics. Le surinvestissement manifeste – qu'il s'agisse de la taille des aéroports ou des équipements sportifs – a provoqué le surendettement de certaines régions.