Ma question s'adresse à M. le ministre de l'intérieur.
Cet après-midi, sont remises les conclusions de la conférence dite de consensus pour prévenir la récidive. Ces conclusions vont à rebours des missions de votre ministère. Là où vous feignez de plaider pour l'autorité de l'État, monsieur le ministre, la ministre de la justice entend détricoter l'arsenal pénal et généraliser les peines alternatives. Là où vous feignez de rompre avec l'angélisme de la gauche en matière pénale, la ministre de la justice veut faire de la prison l'exception.
À l'heure où les atteintes aux personnes ne cessent d'augmenter, où les chiffres montrent que le nombre de cambriolages explose, notamment à Paris, comment accepter un tel laxisme, qui va affaiblir notre chaîne pénale et l'efficacité de la répression ?
La police, qui n'a pas même pas été auditionnée, a fait part de son scepticisme vis-à-vis des pistes avancées par la place Vendôme. « Ce qui dissuade la récidive, c'est la certitude que l'on sera pris, jugé, et que la peine sera appliquée », dit l'un de ses représentants.
La rapidité et l'efficacité de la réponse pénale, c'est le rôle de la justice, comme l'exemplarité de la peine. Dans son prochain texte, la ministre de la justice s'apprête à défaire tout ce qui s'est fait par le passé avec la suppression des peines planchers, la suppression de la rétention de sûreté, la suppression des tribunaux correctionnels pour mineurs, mais aussi la fin de la construction de places de prison.
Mme la ministre de la justice veut aussi rendre automatique la libération conditionnelle aux deux tiers de la peine. Qu'en pensez-vous, monsieur le ministre ? Cette politique est très inquiétante et ignore les victimes.