Nous nous sommes procuré votre avant-projet de loi et j'aimerais savoir, madame la ministre, quelle est la différence entre le principe d'adaptabilité, que Pierre Morel-A-L'Huissier défend depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, et le fameux « principe général de proportionnalité des normes » concernant les collectivités territoriales, qui figure dans votre avant-projet.
« La problématique de la proportionnalité des normes, applicable aux collectivités territoriales, écrivez-vous, constitue une préoccupation majeure des élus. » Nous l'avons tous répété, lors de la discussion générale. Vous poursuivez : « Ces dispositions fondent une habilitation générale du législateur au pouvoir réglementaire, afin que dans le silence de la loi, ce dernier ait la possibilité de décliner des modalités d'application réglementaire des lois concernant les collectivités territoriales, sur la base de critères objectifs et rationnels, en rapport avec l'objet de la loi, et sans remettre en cause ses objectifs. »
Ce qui est décrit ici, c'est le principe d'adaptabilité, tel qu'il a été défini par Pierre Morel-A-L'Huissier : vous l'avez totalement réécrit, mais il s'agit exactement du même esprit, sur le fond. Pourquoi réfutez-vous aujourd'hui le principe d'adaptabilité, au titre de la constitutionnalité, alors que vous le reformulez dans d'autres termes ? Ce que nous appelons « adaptabilité », vous l'appelez « proportionnalité ». Il va falloir que nous nous expliquions sur ce sujet et il sera intéressant d'en reparler, à l'occasion du projet de loi que vous nous présenterez dans quelques semaines.