Je me réjouis, comme tous mes collègues, que notre Commission vous reçoive, Monsieur le ministre, pour parler de la pêche, sujet important pour notre économie et nos territoires. C'est un sujet extrêmement compliqué puisqu'il faut arbitrer constamment entre les mesures en faveur de cette activité économique et la protection de notre environnement, ce qui me conduit à vous poser plusieurs questions.
Sur la politique commune des pêches, Mme Maria Damanaki s'arc-boute sur une préservation des ressources halieutiques mais il ne faut pas se réjouir de sa volonté de diminuer la flotte de pêche de 15 à 20 % : ce serait une mesure catastrophique pour notre économie. On ne peut pas admettre non plus les quotas individuels transférables qui tendent à la privatisation de la ressource halieutique. Il faut donc absolument doter la politique commune des pêches d'un volet social comme le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP) qui devrait disposer d'environ 6,5 Mds€ : il faut veiller à prévoir des crédits fléchés suffisants.
Sur les contrats bleus et leur financement, c'est une coopérative bretonne, Armor Glaz, qui a inauguré ce système de financement destiné à assurer la pérennité de la flotte de pêche. C'est une bonne formule mais il faut que les engagements financiers soient tenus : comment pensez-vous honorer les engagements financiers précédemment conclus et qu'il soit possible de pérenniser les contrats bleus dans le cadre de la révision de la politique commune des pêches ?
Sur le plan des ressources humaines, je souhaitais vous interpeller sur l'enseignement maritime. Il existe à l'heure actuelle sur nos territoires côtiers une pénurie de la main-d'oeuvre qualifiée, des difficultés d'accès aux formations et un manque d'attrait pour ces professions. Que comptez-vous faire pour revaloriser l'enseignement professionnel maritime et que celui-ci se fasse en lien avec les filières ? Il existe par exemple un projet de groupement d'employeurs en Cornouailles : comment pensez-vous qu'il soit possible de favoriser la mise en place de telles structures et la gestion des emplois dans la filière?
Enfin, j'ai été alertée par la situation des élèves-officiers qui doivent effectuer une période de stage embarqué sur des navires de commerce : ils ont de plus en plus de difficulté à trouver des places disponibles, ces difficultés étant liées évidemment aux problèmes de la marine marchande en général. Comment peut-on les aider sur ce point ?