Ainsi, les plus aisés des Français, comme les plus profitables des entreprises, seront, en contrepartie, mis à contribution. C'est notre choix, légitimé par une majorité des Français, un choix attendu et assumé. N'oublions jamais en effet que la bonne fortune des uns est souvent due au travail des autres, et que la répartition des richesses existantes est aussi importante que le partage des fruits d'une croissance moins garantie aujourd'hui que par le passé.
Ainsi, l'argent public – je veux parler des presque 5 milliards que coûtaient les exonérations de contributions sociales et d'impôt sur les heures supplémentaires – sera remis au service de tous les Français, et pas seulement de ceux qui ont un emploi. En période d'explosion du chômage, c'est un devoir de solidarité nationale, pour faire travailler plus de Français et non pour que certains travaillent plus.
Voilà, mes chers collègues, quelques raisons – mais il y en aurait bien d'autres – d'adopter le texte de la CMP. Enfin, je n'oublie pas que ce collectif prépare une loi de finances initiale, qui sera profonde et structurante pour l'objectif de justice sociale qui reste à construire et que les dix dernières années ont mis à mal, surtout depuis 2007. La première pierre est posée ; elle est solide, bien taillée, mais l'édifice commencera à prendre forme à l'automne, après quelques semaines pour les uns, quelques jours pour d'autres, d'un repos que je souhaite salutaire à tous. (Applaudissements sur les bancs des groupe SRC, écologiste et RRDP.)