Le ministre a répondu à beaucoup de questions et je salue à la fois sa préoccupation sur la nécessité de réussir l'amorce et la cohérence globale de son approche. On voit la volonté et le pari quant au succès de l'intervention militaire et au redressement progressif du Mali. Si l'on avait écouté ce que le président Issouffou et Serge Michailof disent depuis 10 ans sur les questions de sécurité alimentaire, de l'Etat et sur d'autres questions encore, nous n'en serions certainement pas là aujourd'hui. Beaucoup de ce qui a surgi dans le chaos était en germe depuis longtemps. Le renforcement des capacités de l'Etat est prioritaire, la question de la sécurité alimentaire, tant au Mali que sur le plan régional, également.
En ce qui concerne les capacités de l'Etat, le volet de la gouvernance locale est à mener avec les collectivités locales et, en parallèle, la relation d'Etat à Etat est aussi à réinventer. À ce propos, qu'en est–il des coopérants ? Des mises à disposition de fonctionnaires dans les ministères régaliens sont-elles envisageables ? Ce niveau est indispensable, dans la mesure où depuis Bamako des politiques publiques devront être déployées dans le pays, que des transferts de compétence devront être mis en oeuvre.
J'ai plus de doutes quant à l'autonomie du nord Mali. De quel territoire parle-t-on ? De quelle étendue ? De quelles populations aussi ? Il faut faire attention à ne pas exporter sans discernement suffisant des concepts sympathiques sans mesurer les effets sur le terrain, compte tenu des disparités importantes au Nord.