L'engagement de nos alliés et des Européens suscite également des questions. Certes, au début du mois d'avril, l'Union européenne déploiera 500 hommes pour former et encadrer l'armée malienne, mais nous n'avons pour l'instant aucun signe d'une volonté quelconque d'engagement terrestre.
Toutes ces questions, monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, doivent vous amener à clarifier les objectifs de la France. Sommes-nous au Mali dans l'optique de passer le témoin militaire à la force d'intervention africaine et le témoin politique à l'Union africaine, ce qui, vous en conviendrez, prendra au bas mot de nombreuses semaines ? Ou serons-nous au Mali jusqu'au rétablissement de son intégrité territoriale, à l'établissement de ses institutions, de son armée et de sa justice, en clair jusqu'à la reconstruction complète du pays ? Ce serait là un engagement d'une tout autre ampleur, qui se mesurerait en mois, voire en années.