Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, chère Élisabeth Guigou, chers collègues, je remercie le président du groupe socialiste d'avoir demandé l'inscription de cet échange à l'ordre du jour de notre assemblée. La situation au Mali est le principal sujet de préoccupation des députés de la commission de la défense, puisque les opérations militaires en cours prennent nécessairement le pas sur tous les autres sujets. L'opération Serval ne doit pas pour autant nous faire oublier que d'autres soldats français sont en mission opérationnelle à l'étranger. Je pense notamment aux militaires toujours présents à Kaboul, à ceux qui sont au Liban et à bien d'autres.
Si la question du « jour d'après » est légitimement posée, les opérations militaires sont toujours en cours. Le 19 février, la mort au combat de l'un de nos soldats, le deuxième, mais également la mort de vingt-trois Tchadiens il y a à peine une semaine nous l'ont rappelé. Je remarque aussi que la question des suites de l'opération militaire a été posée dès la semaine qui a suivi son déclenchement. Le temps des médias n'est pas celui de la diplomatie, encore moins celui de la défense, je suis certaine que nous en sommes ici tous convaincus. Nos amis maliens présents dans les tribunes nous l'ont rappelé tout à l'heure lors de notre entretien.
Je salue devant vous l'attitude du Gouvernement, qui fournit un important effort de transparence en direction des parlementaires. Ainsi la commission de la défense entend chaque semaine le ministre de la défense – et je l'en remercie – afin de faire le point sur les opérations, sur la montée en puissance des contingents de pays tiers et sur la coopération avec les pays frontaliers de la zone des opérations. Ayant dit cela, je ne puis ignorer que, d'une certaine façon, nous avons entamé il y a peu la partie la plus difficile des opérations militaires : celle qui consiste à réduire le bastion des narco-djihadistes.