Intervention de Philippe Vitel

Séance en hémicycle du 27 février 2013 à 15h00
Débat sur le mali : au-delà de l'intervention militaire perspectives de reconstruction et de développement.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vitel :

Monsieur le président, messieurs les ministres, mesdames les présidentes, la reconquête militaire a été la première étape du rétablissement de l'intégrité territoriale du Mali.

La deuxième étape est en cours avec la reprise des activités des administrations locales, la remise en fonction du système éducatif et de l'organisation sanitaire du pays.

Une troisième étape se déroulera en juillet 2013 avec la promesse d'élections nationales à même de restaurer totalement la gouvernance et l'État de droit.

Pour atteindre pleinement cet objectif, le Mali devra relever le triple défi auquel il est confronté.

Je viens d'évoquer le défi de l'efficacité de l'État ; restent le défi politique et le défi territorial.

Le défi politique est celui de l'unité et de la fraternité entre les principales ethnies qui composent la population du pays. Il consistera à mettre fin à la crise du pôle étatique qui se situe, depuis l'indépendance, dans les pays malinké et bambara de Bamako et Ségou, à réintégrer le noyau songhaï qui se trouve autour de Gao, puis à rétablir le dialogue avec les représentants des régions sahariennes perçues comme hostiles et sécessionnistes – au sein desquelles il conviendra au préalable que s'amorcent des discussions entre groupes touaregs rivaux.

Défi territorial ensuite : une fois la stabilité politique et économique retrouvée, l'État malien devra exercer une fonction régalienne cruciale, la maîtrise de son territoire. La coopération des États voisins, Mauritanie, Algérie et Niger, sera indispensable.

Messieurs les ministres, je suis convaincu que l'Union européenne a elle aussi un rôle majeur à jouer dans ce domaine, aux côtés de l'Union africaine, en fournissant par exemple les moyens de la mise en place d'un centre sahélo-saharien régional d'observation et d'alerte. En effet, nous savons que les adversaires djihadistes de ces États savent déceler les lacunes de leur contrôle et excellent à s'implanter dans des sanctuaires montagneux et frontaliers.

Ne pensez-vous pas, messieurs les ministres, que ce type de dispositif pourrait constituer pour le Mali une aide importante, à même de lui permettre de construire un avenir stable et sécurisé, et d'assurer ainsi un retour à un Mali apaisé, souverain et maître de son destin ?

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