Intervention de Laurent Fabius

Séance en hémicycle du 27 février 2013 à 15h00
Débat sur le mali : au-delà de l'intervention militaire perspectives de reconstruction et de développement.

Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères :

J'ai déjà dit que la date des élections avait été fixée par le gouvernement malien lui-même et l'Assemblée. Il faut tenir ces délais.

En ce qui concerne la commission du dialogue et de la réconciliation, le gouvernement malien m'a confirmé qu'il allait tenir son engagement, c'est-à-dire que cette commission doit être mise sur pied avant la fin du mois de février. Il reste donc quelques jours.

J'aurai une approche un peu différente – appelons un chat un chat – sur la question du MNLA. Tout à l'heure, j'ai dit qu'il y avait deux principes absolument intangibles. Ce sont les principes sur lesquels la communauté internationale est d'accord et qui sont inscrits dans la résolution 2085 du Conseil de sécurité des nations unies.

Le premier principe est celui de l'intégrité du Mali, ce qui signifie qu'une province, fût-elle appelée l'Azawad, ne peut pas demander ni obtenir son indépendance. C'est absolument contradictoire avec la notion d'intégrité.

Le deuxième principe, c'est celui qui veut que l'armée malienne puisse être présente partout. Évidemment, elle ne doit en aucun cas se livrer à des exactions. Dans la mesure où un certain nombre d'indications nous avaient été données en ce sens, nous avons rappelé avec beaucoup de fermeté au gouvernement et au président maliens que, comme l'a dit tout à l'heure le ministre de la défense, il ne pouvait y avoir aucune impunité.

Dès lors, on ne peut pas parler de collaboration – ce terme a en outre une certaine connotation – entre les uns et les autres. L'armée française fait ce qu'elle doit faire, les Tchadiens font ce qu'ils doivent faire. D'autres agissent. Mais à terme tout cela doit se faire dans le cadre de l'armée malienne. Et si tel ou tel mouvement veut s'inscrire, et c'est légitime, dans le dialogue, il doit le faire en tant que mouvement politique. C'est ainsi que l'on peut mener le dialogue et la réconciliation.

Monsieur le député, je vous remercie d'avoir posé cette question qui permet au Gouvernement français de dire clairement ce qu'il pense. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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