Cette situation est bien évidemment inacceptable et doit nous amener, quelles que soient nos orientations politiques, à corriger ce décalage. Ma question concerne donc les mesures que vous comptez mettre en oeuvre pour développer l'enseignement professionnel. Trop souvent, ces filières sont considérées comme des voies de garages où seuls les enfants en échec scolaire sont envoyés. En outre, le rapport Gallois, que vous avez cité, préconise dans sa quinzième proposition un doublement du nombre d'apprentis durant le quinquennat, et souligne qu'il conviendrait à présent de faire de l'apprentissage une voie attractive pouvant être choisie à tous les niveaux de formation. Les expériences particulièrement riches de structures d'accueil associant formation initiale et formation continue devraient être multipliées dans les lycées professionnels et techniques comme dans les universités.
La volonté de maintenir à tout prix les enfants jusqu'à seize ans dans un système scolaire qui parfois ne leur convient guère ne semble pas une réponse satisfaisante. Ne pensez-vous pas qu'il serait possible d'autoriser – sujet qui, je le sais, est très discuté – l'intégration de classes-relais dès quatorze ans, ce qui serait susceptible à la fois de consolider les savoirs essentiels et de faire découvrir les métiers dans le cadre de stages longs en entreprise ?
L'enseignement professionnel a trop longtemps été mis en opposition avec l'enseignement général. Nos partenaires européens au contraire valorisent les filières professionnelles, du CAP au diplôme d'ingénieur. Ainsi, chez nos voisins allemands, la plupart des élèves de l'enseignement secondaire supérieur suivent un enseignement à orientation professionnelle. La majorité d'entre eux suit une formation en alternance. Une fois la scolarité obligatoire accomplie, deux tiers des jeunes Allemands suivent une formation professionnelle d'une durée de deux à trois ans dans le cadre de formations en alternance.
Je souhaiterais donc connaître les mesures que vous comptez mettre en oeuvre pour faire de l'apprentissage une filière d'excellence attractive. Je rappelle que huit titulaires d'un CAP sur dix trouvent un emploi un an après l'obtention de leur diplôme.