Intervention de Marie-George Buffet

Séance en hémicycle du 27 février 2013 à 21h30
Questions au ministre de l'éducation nationale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-George Buffet :

Monsieur le ministre, votre projet se propose d'« améliorer les résultats de notre système éducatif ». Je partage cet objectif qui ne peut se concevoir, selon moi, hors du respect de l'égalité républicaine offerte à tous les enfants.

Ce principe ne peut connaître aucune entorse. C'est pourtant le danger que je perçois – mais vous allez peut-être nous rassurer – dans les propositions relatives à la filière professionnelle initiale contenues principalement dans les articles 11 et 18 de votre projet de loi. Vous proposez en effet de transférer aux régions la totalité de la carte des établissements de formation professionnelle initiale. Or, l'enseignement professionnel a besoin de tout le poids de la République pour sortir de l'état dramatique dans lequel les politiques de droite successives l'ont plongé : fermeture de 922 classes et de plusieurs dizaines de lycées professionnels sous la précédente législature et réforme du bac pro en trois ans, qui a eu pour conséquence, en 2011, une baisse du taux de réussite de 3,8 % alors que ce taux a augmenté dans toutes les autres séries du baccalauréat.

Notre pays a besoin de beaucoup de jeunes formés professionnellement, disposant d'un haut niveau de qualification et – je sais que vous y êtes attaché – de connaissance générale, sans lequel on ne peut aujourd'hui concevoir une évolution de carrière.

L'enseignement professionnel a besoin d'une vision d'avenir débarrassée des intérêts mercantiles, que seule la nation a les capacités d'élaborer. Comment comptez-vous concilier cet objectif en matière d'éducation avec le vieux principe « qui paie décide », qui fait dépendre les ouvertures et fermetures des moyens disponibles dans les régions ?

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