Intervention de Philippe Goujon

Séance en hémicycle du 27 février 2013 à 21h30
Questions au ministre de l'éducation nationale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Goujon :

Monsieur le ministre, votre annonce, pour le moins soudaine, de réduire la durée des vacances en pleine polémique sur les rythmes scolaires, suscite l'incompréhension, au moins sur la méthode. En tant que pédagogue, vous savez pourtant que la méthode importe autant que le fond ; or vous passez outre les avis défavorables du conseil supérieur de l'éducation, du comité technique ministériel, de la commission d'évaluation des normes, des enseignants et de leurs syndicats, des parents d'élèves et de leurs associations. Si nul ne conteste la nécessité de modifier les rythmes scolaires, les difficultés qui en résultent sont aujourd'hui innombrables, voire insurmontables.

Difficultés éducatives tout d'abord, avec une année scolaire plus fatigante pour les enfants, et des inégalités géographiques en fonction des moyens des communes. Difficultés financières ensuite, car le fonds spécifique que vous prévoyez, uniquement pour la première année dans un premier temps, est bien éloigné du coût estimé par l'Association des maires de France. La charge financière se reportera donc sur les collectivités, et in fine, sur les contribuables. Difficultés organisationnelles, enfin. Où les élèves passeront-ils ce nouveau temps périscolaire ? Dans quels locaux ? Comment trouverez-vous les milliers d'animateurs nécessaires ? Quel sera l'impact sur les centres de loisirs municipaux et leur personnel ? Où iront les élèves des écoles privées restées à quatre jours, alors qu'il n'y aura plus de locaux pour les accueillir le mercredi matin ? Quel impact sur les cantines, les conservatoires, les équipements culturels et sportifs ?

Le temps de la concertation doit donc absolument se prolonger : il n'est pas possible d'agir, monsieur le ministre, sans préciser de façon très concrète les moyens financiers, humains, matériels et organisationnels d'une réforme qui, de surcroît, ne doit surtout pas sacrifier le scolaire au périscolaire.

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