Intervention de Vincent Peillon

Séance en hémicycle du 27 février 2013 à 21h30
Questions au ministre de l'éducation nationale

Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale :

En vous écoutant, monsieur le député, je comprends mieux pourquoi cette réforme que vous avez toujours jugée indispensable, vous ne l'avez pas conduite ! Dans un rapport de l'UMP de 2010, que j'ai déjà cité ici dans le cadre d'une séance de questions, vous estimiez absolument indispensable de revenir sur la semaine de quatre jours, mais vous en êtes restés là : vous ne l'avez jamais fait.

Il y a le temps de la consultation, mais il y a un moment où il faut savoir aller dans la bonne direction. Des concertations, nous en avons eu beaucoup : celle qu'a menée mon prédécesseur, Luc Chatel, puis celle que nous avons nous-mêmes poursuivie pendant six mois. Lorsqu'on a pris tout le temps d'écouter les uns et les autres, si le but est l'intérêt des élèves, l'intérêt de la nation, alors il faut avancer.

Maintenant, avançons-nous dans un monde idéal, où la somme des intérêts particuliers se composeraient pour harmonieusement produire l'intérêt général ? Je vous le confesse : non. Évoluons-nous dans un monde où, avant même que vous ne commenciez à fournir un effort, toutes les questions que vous posez – les animateurs, la salle, la révision des programmes – seraient déjà réglées ? Non : prétendre le contraire n'est pas sérieux. L'action publique, la bonne volonté, l'intérêt général, cela ne se mesure pas à des déclarations ou à un idéal qui, parfois, aboutit à un renoncement et à des contradictions entre les déclarations et les actes.

Je sais qu'au fond de vous-mêmes, vous êtes convaincus de la nécessité de faire cette réforme : beaucoup d'entre vous sont venus me le dire. Je sais aussi que cette réforme est difficile et je comprends et je trouve légitimes les observations des uns et des autres – collectivités locales, professeurs, parents. Cependant, nous devons avancer, en utilisant les moyens qui n'existaient pas jusqu'à présent pour revenir aux quatre jours et demi – ils existaient il y a quatre ans, mais sans le fonds de 250 millions d'euros pour le périscolaire. Alors, de grâce, nous avons encore tant de choses à faire pour remettre notre école debout : commençons dès maintenant à montrer que nous pouvons le faire ! J'ai, pour cela, une grande confiance dans les élus locaux, les professeurs, les familles et la nation française ; mais commençons par sortir des polémiques qui nous ridiculisent un peu. Je pense que nous pouvons y arriver. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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